La semaine dernière, à l’occasion d’un vol en montgolfière dans le Cher, j’ai découvert le plus incroyable des villages : Apremont-sur-Allier. Un village qui surprend non seulement par sa beauté, mais aussi (et peut-être, encore davantage) par son origine. Car que ce soit en le découvrant depuis les hauteurs, ou en l’arpentant à pied, il est difficile de croire que ce petit bourg, si typique du style médiéval berrichon, doit en fait une grande partie de son apparence à un passionné de vieilles pierres… du début du XXe. Et pourtant, c’est vraiment le cas ! Cette étrangeté valait bien que je vous le présente. Depuis longtemps maintenant, l’Allier n‘achemine plus les pierres extraites des carrières d’Apremont vers Nantes. Les amateurs de sports nautiques et les pêcheurs ont remplacé les lourds convois de chalands qui faisaient autrefois vivre la rivière. Les quais de la rue Basse où se croisaient les charrettes chargées de pierres appartiennent désormais aux promeneurs. Et les maisons des carriers et des mariniers se sont aujourd’hui métamorphosées en jolies résidences secondaires. Au Moyen Âge, pourtant, ce petit village, dominé par un château fort encerclé de quatorze tours, constituait la possession la plus occidentale du duché de Bourgogne. Les guerres n’épargnèrent cependant pas la petite place forte. Au XVe siècle, la forteresse qui tombait en ruine fut en partie reconstruite. Durant les deux siècles qui suivirent, elle fut plusieurs fois restaurée et remaniée. Jusqu’au jour où, par son mariage avec Marie-Antoinette de Rafelis-Saint-Sauveur (dont la famille possédait le château d’Apremont depuis 1722), elle tomba entre les mains d’Eugène Schneider.
Ce dernier, maître des forges du Creusot, était un amoureux des vieilles pierres. Il eut un véritable coup de foudre pour le château et le village. À partir de 1894, il entama donc la restauration du château abandonné depuis des années. Une à une, il racheta également les maisons du bourg et entama leur restauration: rénovation des maisons en ruine avec la pierre blanche, le bois et la tuile brune pour coller à l’architecture du pays, construction de maisons basses avec leur escalier extérieur si typique du Berry, élimination de tout élément qui pourrait nuire à l’harmonie de l‘ensemble… C’est ainsi que surgit un village qui semble éternel, à la hauteur des rêves de son pygmalion. Aujourd’hui, en admirant les pittoresques toits pointus des maisons, leur couleur ocre rose et les linteaux de leurs portes parfois datées du XVe siècle, il est difficile de croire qu’elles remontent pour certaines à moins d‘un siècle. En arpentant ses ruelles, on admire tout autant la beauté du lieu que le travail de titan de son restaurateur. Ce village est l’incarnation même de la passion et de l’acharnement. Si vous en avez l’occasion, je vous recommande de le découvrir en premier lieu depuis la voie des airs. Les montgolfières volent au lever et au coucher du soleil. Mais dans les deux cas, la lumière rasante et mordorée qui éclaire les façades blanches contribue à rendre l’expérience absolument magique. A lire sur le site internet de cette expérience de baptême en montgolfière.
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Apremont dans le ciel
Le patrimoine culturel : une dimension identitaire
Le discours identitaire occupe une place déterminante dans la construction des patrimoines. Rendre un patrimoine spécifique, c’est valoriser et distinguer sa dimension identitaire. Le patrimoine culturel est balisé par cette dimension qui l’identifie en tant que tel. Avec les différentes interférences du système culturel, l’identité du patrimoine constitue l’objet qui exprime sa composante historique en relation étroite avec son territoire. En ce sens, le patrimoine est vu comme les strates léguées par l’évolution de l’identité au cours du temps et identifié comme une œuvre culturelle (Cahen, 2002). Dans les sciences sociales, la relation entre patrimoine et territoire est marquée par la notion de l’identité. L’introduction de la notion d’identité territoriale peut nous renseigner sur la force de ce lien. En effet, « l’identité territoriale, qui est à l’origine un sentiment individuel limité à un espace restreint, au coin de terre, au quartier de l’enfance, au lieu des vacances, idéalisés dans un souvenir confus mais permanent, est instrumentalisée politiquement par un changement d’échelle, pour aboutir à la construction d’identités régionales ou nationales » (Guermond, 2006, p.291). En fait, la notion d’identité territoriale est bien liée au sujet de la construction des territoires. Elle se retrouve en rapport avec les singularités culturelles qui s’approprient un espace déterminé. Selon Denis-Constant Martin, « Le récit identitaire reconstruit quatre piliers de l’expérience humaine : le temps, l’espace, la culture et les systèmes de croyance ». (Martin, 1994, p.22). D’après cette citation, il s’agit d’un référentiel de normes qui composent le registre identitaire d’une société, délimitée dans le temps et l’espace. Cela suppose que les identités gérées dans ce cadre de référence peuvent changer et évoluer dans le temps et que ce changement perdure grâce à de nouvelles représentations circonscrites à un territoire donné.
Tester ses limites dans un avion de chasse
Avant-hier, j’ai concrétisé un vieux rêve : j’ai réalisé un vol en avion de chasse. Je ne pense pas qu’on puisse vraiment décrire un tel vol, et j’ai donc pas mal hésité pour publier un article sur cette expérience. Mais je me suis posé cette question : si je ne partage pas une expérience pareille, ce blog a-t-il encore une raison d’être ? Avant-hier, je suis donc allé à l’aéroport pour y effectuer mon vol. Si vous avez en tête Les chevaliers du ciel… ça ne ressemblait pas vraiment à ça. Le vol n’avait pas lieu sur un Rafale ou un autre appareil au design guerrier, mais sur un Fouga Magister, qui a été l’avion d’entraînement de la Patrouille de France : un appareil imaginé pour le vol acrobatique mais qui n’a pas vraiment l’apparence d’un avion de chasse, avec ses couleurs bleu et rouge. Mais pour moi, tout cela n’avait pas d’importance, tant que les sensations étaient au rendez-vous. Malgré une pointe de peur, une fois que je me suis retrouvé solidement bouclé à mon siège, je me suis senti dans mon élément. J’attendais le grand frisson. Si le décollage a été un peu décevant (il ne se fait pas sur les starting blocks comme dans les films, car cela consomme trop de kéro), c’est bien le seul moment qui m’ai déçu. Car il est important de bien préciser une chose : il faut avoir le coeur solide pour se lancer dans un tel vol (d’ailleurs, il faut un examen médical pour pouvoir se lancer). Si c’est plutôt tranquille les premières minutes (quand on vole à basse altitude), le vol prend un tout autre visage quand démarre la phase de voltige ! On ressent la violence de la chose dès la première série de tonneaux, quand on est soudain plaqué contre son siège en raison de la vitesse. La pression est hallucinante. On doit endurer 4,5 G dans certaines figures et le poids est alors multiplié d’autant ! A tel poin qu’on doit se contracter le plus possible afin d’éviter le fameux voile noir. Alors, je sais bien que présenté comme ça, ça ressemble plutôt à une punition, mais c’est une sensation merveilleuse et inoubliable à éprouver. Le seul point gênant, en fait, consiste à basculer sans cesse des G positifs aux G négatifs. Ca, on peut dire que ça remue salement. Je sentais que j’étais une balle de flipper en pleine partie. Ce n’était clairement pas le meilleur moyen de garder son déjeuner là où il est censé être. Et même si j’ai aimé cette expérience, j’ai été presque soulagé de voir que nous prenion la route du retour. A la descente de l’avion, j’avais les jambes un peu molles, mais j’étais au septième ciel. Et j’y retournerai chaque fois que je repenserai à ce vol ! Je vous laisse le lien vers le site spécialiste de cette activité de baptême en Fouga Magister.
Cheveux gris et croissance molle
Il est classique d’attribuer la forte croissance économique de l’après-guerre en Europe à la reconstruction et au rattrapage par rapport aux Etats-Unis. Ces trente glorieuses ont coïncidé avec la vague démographique. Il est plus rare de relever que dans les années 50 et 60, l’augmentation de la productivité apparente du travail était deux à trois fois plus élevée que dans les années 80 et suivantes alors qu’à l’époque il n’y avait pas d’ordinateurs et qu’on ne parlait pas de révolution technologique. Comment ne pas voir dans cette productivité élevée, un effet de courbe d’expérience et de baisse des coûts unitaires de production dans des marchés en expansion continue ? A l’inverse, la croissance économique comme celle de la productivité n’ont cessé de ralentir aux Etats-Unis, en Europe et au Japon depuis le début des années 1980. Les chercheurs s’interrogent sur les causes du ralentissement concomitant de la croissance et de la productivité alors que les révolutions technologiques de l’information et de la communication (TIC), des biotechnologies, des nanotechnologies ou des énergies (nouvelles et stockage) sont plus que jamais perceptibles. C’est le fameux paradoxe de Solow (on trouve des ordinateurs partout sauf dans les statistiques de productivité). Curieusement, ces mêmes chercheurs ne s’interrogent pas sur le lien qu’il pourrait y avoir entre ce ralentissement de la croissance et le vieillissement démographique des anciennes zones développées : Etats-Unis, Japon, Europe. En Europe et au Japon, la croissance du PIB a été supérieure dans les années 1980 à celle des années 1990 : 2.5% contre 2.3% en Europe et 4.6% contre 1.1% au Japon. Au cours de ces deux décennies, la croissance du PIB des États-Unis est supérieure d’environ un point à celle de l’Europe. L’explication est essentiellement (pour plus de la moitié) démographique, car l’écart de croissance du PIB par habitant n’est que de 0.2 point plus élevé outreAtlantique qu’en Europe sur les mêmes périodes. En effet, la croissance démographique, de l’ordre de 1% par an aux Etats-Unis, est depuis le début des années 60, deux à trois fois plus élevée qu’en Europe. Une autre partie de l’explication de la croissance du PIB plus élevée aux Etats-Unis est à rechercher du côté du taux d’emploi et de la durée annuelle du travail plus élevés. Si les Américains avancent plus vite, c’est parce qu’ils sont plus nombreux et rament plus.
Irlande: le parlement aussi
Il y a peu, j’ai réalisé un voyage de groupe en Irlande où j’ai parlé des législatives à venir avec d’autres participants. J’ai vite remarqué que nous prévoyions tous une importante part d’absention, ainsi qu’un succès foudroyant pour REM. Mais personne, finalement, ne savait à quel point cela se vérifierait dans les urnes ! L’absention, avant tout, a été ahurissante. Un électeur sur deux n’a pas souhaité aller voter, soit plus de 50% d’abstention ! Il y a différentes manières d’interpréter la chose. Certains ont prétendu que les électeurs ont le sentiment que les jeux sont faits après la présidentielle. Mais à mon sens, cette abstention est à mettre en rapport avec l’absention du premier tour de la présidentielle, qui atteignait quand même 22,23%. Macron, même s’il a été largement élu, l’a été grâce au rejet du Front national, mais pas vraiment sur son programme. Cela a dû augmenter ce désintérêt. Mais le fait saillant de cette élection, c’est bien sûr la noyade de tous les anciens partis. Le Parti socialiste, qui contrôlait la moitié du Parlement, s’est littéralement écroulé : il conserve encore moins de sièges que lors de sa défaite historique en 93 ! Côté LR, les résultats sont tout aussi mitigés. Les LR disaient vouloir priver le président de majorité, mais se sont pris un revers cinglant de la part des électeurs. C’est d’autant plus vrai que sur le terrain, une partie des élus Républicains devrait épauler la majorité présidentielle. Bref, notre jeune président dispose désormais d’une majorité écrasante sans aucun parti d’opposition face à lui ! Cette chambre pro-Macron pourrait toutefois se révéler, à terme, problématique. Avec une opposition réduite à trois fois rien à l’Assemblée, le couple exécutif court de fait un gros risque de voir se transférer le mouvement de contestation dans la rue. Avec sa loi travail, on pourrait même dire que Macron est assis sur une poudrière…Au passage, j’aimerais finir sur ce voyage: l’organisation y était millimétrée et ça m’a fait un bien fou. Voici le site par lequel je suis passé pour ce voyage de groupe, si vous souhaitez creuser la question. A lire sur le site de Voyage Groupe en Irlande.
Quand l’Etat est en faute
Il y a quinze ans jour pour jour, la fillette de neuf ans disparaissait sur le chemin entre son école et son domicile. Éric Mouzin a dénoncé ce mardi les dysfonctionnements de la justice et la mauvaise gestion du dossier. Il y a quinze ans exactement, Estelle Mouzin, neuf ans, disparaissait en région parisienne. Depuis, sept juges se sont succédé, mais l’enquête ne laisse entrevoir aucune issue. En ce triste anniversaire, son père a expliqué ce mardi devant la presse pourquoi il décidait d’«attaquer l’Etat pour faute lourde» dans ce dossier non résolu. Il avait déjà annoncé la veille sa décision sur France 2, estimant qu’il avait été «baladé, pris pour un con pendant toutes ces années» d’enquête. La fillette a disparu le 9 janvier 2003, vers 18h sur le chemin entre son école et son domicile, à Guermantes, en Seine-et-Marne. Malgré plusieurs opérations de police de grande envergure et une mobilisation massive de sa famille, l’enfant est restée introuvable. J’ai depuis longtemps (ai-je besoin de vous le rappeler), défendu l’idée que l’intervention révèle les groupements relationnels de la pratique puisque la finalité dynamise les savoir-être qualificatifs de la société. Cependant, il faut bien dire que ce qui est: la méthode développe les standards informatifs de la pratique. «Au bout de 15 ans, je ne suis pas là pour entendre un juge d’instruction me dire ‘je mets de l’ordre dans le dossier’. Maintenant, ça suffit, la relation de confiance avec la justice est rompue. Ce n’est pas une démarche contre tel ou tel, mais contre l’institution», s’est justifié lors d’une conférence de presse le père d’Estelle Mouzin dans les bureaux parisiens de son avocat. «Il n’y a pas une obligation de résultats de la part des enquêteurs. En revanche l’obligation de moyens est elle incontournable. Le manque de moyens de la justice, ce n’est pas mon problème. Je n’ai pas envie de supporter ça. Ou alors qu’on nous le dise clairement: ‘On n’a pas les moyens, circulez, il n’y a rien à voir et, pendant ce temps, le coupable court toujours’»
Coucou hacké
Vu que je suis passionné de nouvelles technologies, je voudrais revenir ici sur la cyberattaque la plus importante que le monde ait jamais connu : celle qui porte le nom de Wannacry et qui a apparemment fait pas mal de dégâts. Ce type d’attaque est de plus en plus utilisé, et nous n’en sommes probablement qu’au début de ce genre d’attaque de grande ampleur. Cette attaque est d’autant plus ennuyante que nous sommes aujourd’hui foncièrement attachés à nos ordinateurs. On pourrait même dire que nous y sommes accros ! Nous travaillons non seulement dessus en journée, mais nous passons également la majeure partie de notre temps libre dessus. Et cette informatique ne cesse de prendre davantage de poids dans nos vies. Le mois dernier, par exemple, j’ai essayé un simulateur de vol à Paris. Ce type d’expérience n’est pas encore très connu du grand public, mais va sans doute se généraliser dans un futur proche. Car nous sommes en train d’ériger un monde informatique dans lequel nous baignons en permanence. A peine levés, nous consultons Facebook sur nos mobiles, puis travaillons sur un écran toute la journée. Et cela ne va pas aller en s’améliorant, je parie ! Nous vivrons chaque jour plus connectés que la veille ! De ce fait, que se passera-t-il lorsque, dans quelques années, cet univers est ébranlé par un virus ? Chacun s’est retrouvé un jour ou l’autre confronté à une panne d’électricité, et a dû passer quelques heures « à l’ancienne ». Mais pour l’informatique, ça va un peu plus loin, en l’occurrence. En ce qui concerne l’attaque ransomware, par exemple, tous les clients visés ont vu disparaître leurs fichiers. Dans un avenir proche, lorsque les objets connectés auront été adoptés dans notre quotidien, les cyberattaques seront peut-être susceptibles de nous isoler totalement… voire de nous atteindre physiquement ! Et ça, c’est tout de même un futur qui pose question. Cependant, ça n’indique pas qu’il faille nous passer de l’informatique pour autant ! Et si les expériences inhabituelles vous plaisent, je vous conseille vraiment d’essayer le simulateur de vol. La technologie a fait un sacré bond, en la matière. Pour plus d’informations, je vous recommande la lecture du blog sur cette expérience de simulateur de vol qui est très bien fait sur le sujet.
Une championne assassinée
Une minute de silence a été observée en mémoire de Zenash Gezmu, la marathonienne retrouvée morte mardi dernier à son domicile, lors du cross organisé ce dimanche par le club d’athlétisme local. Les cris d’encouragement et le bruit de la sono s’arrêtent et font subitement place au silence. Nicolas Valat, le président du club d’athlétisme de Neuilly-sur-Marne, monte sur le podium installé dans le parc du Croissant vert, où se tient ce dimanche la 9e édition du cross annuel. « Cette semaine, le monde de l’athlétisme a perdu une immense championne », lâche le responsable au micro. Mardi dernier, la marathonienne éthiopienne Zenash Gezmu, 27 ans, a été retrouvée morte chez elle. L’athlète s’est entraînée pendant deux ans au sein du club local, avant de rejoindre le Stade français en septembre. A 13 heures pile, une minute de silence est respectée, pour lui rendre un dernier hommage. Une jeune femme porte un maillot aux couleurs de l’Ethiopie : c’est elle qui se charge ensuite d’annoncer le départ du championnat départemental de cross court féminin. « C’est un honneur que de porter le maillot de son pays », confie Djaneel. Cette dernière s’est plusieurs fois entraînée avec la championne, sans jamais parvenir, toutefois, à « courir à la même allure qu’elle ». Parmi les personnes présentes, il y a également Claude. Cet éducateur spécialisé à la retraite a connu Zenash Gezmu un an après son arrivée en France, en 2009. « Elle était arrivée avec l’équipe de marathon éthiopienne, explique-t-il. Elle a profité de cette occasion pour s’échapper et demander le statut de réfugié politique ». Claude, alors membre d’une association aidant les femmes en situation de rupture familiale, finit par s’occuper d’elle. « Comme la course à pied m’intéressait, ça a créé une forme de proximité entre nous », raconte-t-il. Il ne connaîtra toutefois jamais les raisons de son départ d’Ethiopie : « C’était quelqu’un de très renfermé. Elle parlait peu de sa vie d’avant. »
Une incentive à Arcachon
Lundi dernier, j’ai effectué un voyage incentive à Arcachon. Ce voyage m’a fait d’autant plus de bien que cela faisait un certain temps que je n’en avais plus fait. Depuis le début de la crise, le budget réservé à ces événements a été sensiblement revu à la baisse. Si c’est quelque chose que je déplore, je respecte évidemment ce choix : quand un vaisseau sombre, on ne se focalise pas sur la température de la piscine ; on s’emploie avant tout à sauver les meubles. Mais je me suis souvenu durant cet incentive à quel point ce type d’événement pouvait faire la différence. Il existe une infinité de façons de stimuler un service, mais les voyages demeurent en ce qui me concerne la plus belle gratification qu’un employeur puisse proposer à ses employés. L’avantage de tels voyages ne réside pas dans la destination elle-même : en théorie, n’importe quel employé pourrait y aller avec sa famille. Le plaisir réside plutôt dans tout ce qui caractérise le séjour : dans les activités, en général originales et spécifiques au lieu, que les employés ont l’occasion de faire, et qu’ils seraient sans doute incapables de faire hors de ce cadre (comme de faire un banquet médiéval dans un château, par exemple). Mais d’après moi, c’est le fait de réaliser ces activités entre collègues qui apporte une vraie plus-value. Cela donne d’une certaine manière une nouvelle dimension à l’entreprise. Au travail, les collègues finissent par se résumer à nos yeux à de simples instruments qu’il faut employer d’une certaine façon pour obtenir un certain effet. Alors que pendant un incentive, on retrouve instantanément le côté humain de ces personnes : on y développe des rapports bien plus enrichissants et cela change indubitablement la façon de travailler avec elles. Je me souviens notamment d’un collègue avec lequel je n’arrivais pas à travailler, à mon arrivée ; puis j’ai été amené à coopérer avec lui pendant un incentive, et cela nous a permis de dépasser nos a priori. Depuis lors, nous sommes devenus une équipe d’excellence. Comme quoi, cela tient parfois peu de choses ! Pour ceux qui cherchent une agence événementielle, je vous mets en lien l’agence qui s’est occupée de cet incentive. Retrouvez toutes les infos sur cette expérience incentive à Arcachon en suivant le lien.
Les femmes handicapées dans le secteur privé
Dans le secteur privé et parmi les entreprises assujetties à l’OETH, on décomptait, en 2013, 386 700 bénéficiaires de l’OETH, dont 42 % de femmes. Si les femmes apparaissent sous-représentées par rapport aux hommes parmi les BOETH (sans pour autant que cette sous-représentation diffère du ratio femmes/hommes dans le secteur privé), une évolution notable est à souligner depuis quelques années. Ainsi, entre 2009 et 2013, le nombre de bénéficiaires de l’OETH a augmenté de 25 % dans le secteur privé, et cette augmentation est liée majoritairement à l’accroissement du nombre de femmes handicapées employées dans le secteur privé. Les femmes représentent en effet les deux tiers de cette augmentation (environ 55 000 femmes contre 24 000 hommes). Cette situation mériterait une étude approfondie pour vérifier qui sont ces femmes qui ont ainsi fait augmenter les statistiques. Deux hypothèses peuvent être avancées. D’une part, l’augmentation du nombre de BOETH dans le secteur privé peut venir de l’obtention d’une RQTH par des femmes déjà en poste et dont le handicap n’avait pas été reconnu. L’un des leviers mobilisés par les employeurs pour atteindre leur « quota » d’emploi de personnes handicapées est d’inciter des salariés déjà présents au sein de leurs effectifs et en situation de handicap mais non reconnus administrativement, à faire une demande de RQTH. Or, on l’a vu, cette population dont le handicap n’est pas reconnu est majoritairement féminine. Cette pratique suscite des interrogations qui mériteraient des analyses complémentaires. Il conviendrait notamment de vérifier si cet effet, en apparence conforme à l’objectif de la loi de 2005, correspond par exemple à une meilleure prise en compte des maladies professionnelles des femmes, ou s’il n’en constitue pas une forme de dévoiement par des entreprises qui, soucieuses de remplir leur « quota », conduisent des personnes à se déclarer handicapées pour bénéficier de certains droits, alors qu’elles n’avaient pas particulièrement besoin d’un aménagement de leurs conditions de travail. Cela priverait des personnes, dont le handicap nécessite plus d’aménagements et donc a priori moins facilement employables, de bénéficier de l’effet incitatif de la loi de 2005. D’autre part, il peut s’agir des femmes reconnues handicapées au chômage qui ont été embauchées. Le taux d’emploi des personnes handicapées a connu une augmentation en faveur du public féminin, passé de 31 % à 36 % entre 2011 et 2013, tandis que le taux d’emploi des hommes handicapés stagnait à 38 %. Parallèlement, le taux de chômage des femmes handicapées a diminué. Ainsi, entre 2008 et 2013, le taux de chômage des personnes reconnues handicapées est passé de 22 % à 18 %, cette baisse étant plus importante pour le public féminin (– 5 points en 5 ans, contre – 3 points pour les hommes reconnus handicapés). On pourrait donc y voir un effet de vases communicants qui traduirait un accès et un retour à l’emploi d’un plus grand nombre des femmes reconnues handicapées. Cette analyse doit cependant être nuancée. En effet, cette baisse du taux de chômage cache une augmentation du nombre de personnes reconnues handicapées. Si le taux de chômage a pu diminuer, l’assiette globale du nombre de personnes RQTH n’a fait qu’augmenter, se traduisant également par une augmentation du nombre des chômeurs handicapés. Cette augmentation a d’ailleurs été particulièrement forte ces deux dernières années, conduisan t à un plafond encore jamais atteint avec près de 452 000 travailleurs handicapés inscrits à Pôle emploi fin 2014, soit 9 % de plus qu’en 2013 et 2,2 fois plus qu’en 2007. Ainsi, comme le précisent l’APF et l’UNAPEDA, si le nombre de postes occupés par des salariés handicapés « a certes augmenté depuis 2007, dans le public comme dans le privé, cette hausse reste insuffisante pour absorber la hausse encore plus rapide de travailleurs handicapés ».