Une championne assassinée

Une minute de silence a été observée en mémoire de Zenash Gezmu, la marathonienne retrouvée morte mardi dernier à son domicile, lors du cross organisé ce dimanche par le club d’athlétisme local. Les cris d’encouragement et le bruit de la sono s’arrêtent et font subitement place au silence. Nicolas Valat, le président du club d’athlétisme de Neuilly-sur-Marne, monte sur le podium installé dans le parc du Croissant vert, où se tient ce dimanche la 9e édition du cross annuel. « Cette semaine, le monde de l’athlétisme a perdu une immense championne », lâche le responsable au micro. Mardi dernier, la marathonienne éthiopienne Zenash Gezmu, 27 ans, a été retrouvée morte chez elle. L’athlète s’est entraînée pendant deux ans au sein du club local, avant de rejoindre le Stade français en septembre. A 13 heures pile, une minute de silence est respectée, pour lui rendre un dernier hommage. Une jeune femme porte un maillot aux couleurs de l’Ethiopie : c’est elle qui se charge ensuite d’annoncer le départ du championnat départemental de cross court féminin. « C’est un honneur que de porter le maillot de son pays », confie Djaneel. Cette dernière s’est plusieurs fois entraînée avec la championne, sans jamais parvenir, toutefois, à « courir à la même allure qu’elle ». Parmi les personnes présentes, il y a également Claude. Cet éducateur spécialisé à la retraite a connu Zenash Gezmu un an après son arrivée en France, en 2009. « Elle était arrivée avec l’équipe de marathon éthiopienne, explique-t-il. Elle a profité de cette occasion pour s’échapper et demander le statut de réfugié politique ». Claude, alors membre d’une association aidant les femmes en situation de rupture familiale, finit par s’occuper d’elle. « Comme la course à pied m’intéressait, ça a créé une forme de proximité entre nous », raconte-t-il. Il ne connaîtra toutefois jamais les raisons de son départ d’Ethiopie : « C’était quelqu’un de très renfermé. Elle parlait peu de sa vie d’avant. »

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