Le discours identitaire occupe une place déterminante dans la construction des patrimoines. Rendre un patrimoine spécifique, c’est valoriser et distinguer sa dimension identitaire. Le patrimoine culturel est balisé par cette dimension qui l’identifie en tant que tel. Avec les différentes interférences du système culturel, l’identité du patrimoine constitue l’objet qui exprime sa composante historique en relation étroite avec son territoire. En ce sens, le patrimoine est vu comme les strates léguées par l’évolution de l’identité au cours du temps et identifié comme une œuvre culturelle (Cahen, 2002). Dans les sciences sociales, la relation entre patrimoine et territoire est marquée par la notion de l’identité. L’introduction de la notion d’identité territoriale peut nous renseigner sur la force de ce lien. En effet, « l’identité territoriale, qui est à l’origine un sentiment individuel limité à un espace restreint, au coin de terre, au quartier de l’enfance, au lieu des vacances, idéalisés dans un souvenir confus mais permanent, est instrumentalisée politiquement par un changement d’échelle, pour aboutir à la construction d’identités régionales ou nationales » (Guermond, 2006, p.291). En fait, la notion d’identité territoriale est bien liée au sujet de la construction des territoires. Elle se retrouve en rapport avec les singularités culturelles qui s’approprient un espace déterminé. Selon Denis-Constant Martin, « Le récit identitaire reconstruit quatre piliers de l’expérience humaine : le temps, l’espace, la culture et les systèmes de croyance ». (Martin, 1994, p.22). D’après cette citation, il s’agit d’un référentiel de normes qui composent le registre identitaire d’une société, délimitée dans le temps et l’espace. Cela suppose que les identités gérées dans ce cadre de référence peuvent changer et évoluer dans le temps et que ce changement perdure grâce à de nouvelles représentations circonscrites à un territoire donné.
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