La semaine passée, j’ai participé à un symposium à Chicago où j’ai eu l’occasion d’entendre un économiste américain commenter l’exception française. J’ai été surpris de voir à quel point notre pays est actuellement jugé comme un boulet dans le monde entier. Rien que ça. S’il est certain que la France détient encore certains atouts, avec ses entreprises performantes ou sa force de travail très sollicitée, notre pays est tout de même regardé, sur le plan international, comme étant agonisant. Cette chute n’est pas nouvelle. Le syndrome du déclin est enraciné en France depuis l’épilogue des Trente Glorieuses, mais force est de constater que le pays s’est engagé dans une mauvaise direction. Les chiffres macroéconomiques le prouvent. Si la gauche avait fait naître certains espoirs en accédant au gouvernement, cela fait longtemps qu’ils ont fondu comme neige au soleil. Plus encore, si nous examinons d’un air dubitatif les actions du gouvernement, nous avons du mal à imaginer comme le regard à l’étranger sur ces actions peut être encore plus circonspect. La décision phare de notre grand Flamby y est pour quelque chose, car elle devenue célèbre à l’échelle planétaire : la fameuse taxe à 75% pour les revenus d’activité supérieurs à un million d’euros. Même si ce pourcentage a finalement été aboli, il reste à l’étranger comme une tache ineffaçable. C’est même là l’emblème à l’international de l’action du gouvernement de Hollande. Suite à la conférence, j’ai parlé avec des personnes venant d’Espagne, et tous rattachaient le gouvernement actuel à cette taxe affolante ! Il est évident qu’elle a expédié un signal très négatif aux investisseurs étrangers. Si, électoralement, c’était une excellente idée, elle aura surtout fait en sorte de repousser de 2 ans l’issue de notre débâcle économique. Dans une boutade, l’économiste américain a énoncé que même les rouges n’auraient pas osé une telle mesure ! Et la salle a éclaté de rire. Je vous jure que ça rend tout chose, sur le moment. Je n’oublierai pas de sitôt ce symposium. François Hollande peut bien faire les commerciaux terrain (jusqu’à être reçu par Castro à Cuba), il n’empêche qu’il a immolé notre santé économique avec cette mesure absurde. Plus d’information est disponible sur le site de l’organisateur de ce séminaire entreprise à Chicago. Cliquez sur le lien.
Monthly Archives: octobre 2018
5ème symposium de Chicago
Des premières tentatives d’écosystème dans le secteur automobile
L’innovation pour les firmes de la mobilité se transforme. D’une innovation linéaire et cloisonnée, on passe à une innovation ouverte. Cette évolution majeure ne s’est pas produite de manière radicale mais selon un long processus qui s’est étendu durant la majeure partie du XXème siècle. La rivalité et la différence de vision entre les deux plus grands constructeurs automobiles du siècle dernier, Ford et General Motors (GM) sont à ce sens particulièrement révélatrices des enjeux de l’époque. Le développement de Ford s’est basé dès le départ sur une intégration verticale et une standardisation du produit (Modèle Ford T). A l’inverse, avant l’arrivée de Alfred P. Sloan, la stratégie de GM était basée sur une stratégie d’acquisition de plusieurs petites firmes de l’automobile. Au tournant des années 30, la firme était dans l’impasse, surendettée et incapable de contrôler l’ensemble de cet écosystème. Cette notion d’écosystème ou écosystèmes d’affaires renvoie directement à la terminologie des écosystèmes naturels, mais appliqués aux relations entre organisations. Moore (1993, 1996) va donc faire cette analogie avec la définition suivante, une communauté économique soutenue par une fondation d’organisations et d’individus en interaction, autrement dit l’organisme du monde des affaires. Cette communauté économique produit des biens et services de valeur à ses clients, qui sont eux-mêmes membres de l’écosystème. Les organisations membres comprennent aussi les fournisseurs, les producteurs principaux, les concurrents, et les autres parties prenantes. Au fil du temps, ils font co-évoluer leurs capacités et leurs rôles et ont tendance à s’aligner sur les orientations fixées par une ou plusieurs entreprises centrales. Nous reviendrons par la suite sur cette caractéristique centrale de co-évolution, au sens où nous l’entendons. Cependant, nous voyons avec l’exemple du secteur automobile que la maîtrise d’un écosystème aussi dense soit-il n’a donc pas toujours été une condition du succès d’une entreprise. Les leçons dans le secteur de l’automobile peuvent être intéressantes pour mieux comprendre aujourd’hui le concept d’innovation ouverte ou d’écosystème d’affaire dans l’émergence des services de mobilité, nous parlerons plus loin d’écosystème serviciel.